Un village atypique installé dans un ancien chapitre noble

Une histoire entre religion et vie mondaine

L’entrée dans le coeur historique de Leigneux est imposante et savamment organisée. Le Pont des Dames, construit en 1779, conduit par un chemin rectiligne le visiteur jusqu’à un passage couvert permettant d’accéder à la place du Chapitre. Le village est atypique, en forme de clos délimité par d’élégantes maisons mitoyennes du 18e siècle, et au centre duquel se trouve l’église. La vie paisible qui s’y déroule entre mairie, école, logements particuliers, ferait presque oublier le caractère exceptionnel de l’institution qui a animé ce lieu sous les règnes des rois Louis XV et Louis XVI.

 

Un premier couvent de femmes au Moyen Âge

L’historiographie traditionnelle prête à sainte Albane la fondation légendaire, vers 1050, d’un couvent de femmes soumis à la règle bénédictine imposant une vie cloîtrée, en retrait du monde et dévouée à Dieu. Son tombeau visible sous le maître-autel de l’église, ainsi qu’une fontaine miraculeuse qui lui est attribuée sur une placette baptisée de son nom, entretiennent la légende. A cette époque, les couvents de femmes dans le Forez étaient fort peu nombreux. Celui de Leigneux est installé en retrait de tout village existant, sur une colline boisée dont le lieu tire son nom. Peu de documents historiques renseignent sur cette période. L’établissement bénéficie des largesses des comtes de Forez. Du couvent roman, peu de vestiges, qui se résument à quelques chapiteaux de l’ancien cloître jadis situé au nord de l’église. Sans plus de précisions, les religieuses semblent avoir adopté à Leigneux, dès le Moyen âge, quelques particularités dont celle de vivre dans des maisons individuelles et non collectivement, ce qui a certainement préfiguré assez tôt le fonctionnement en chapitre.